lundi 15 septembre 2008

ACTU: RENTREE SCOLAIRE 2008

Bleu Lainé rassure les enseignants : Après le décret, ce sera la grille indiciaire• Aujourd’hui, la rentrée des classes

Vous avez fixé la rentrée scolaire au 15 septembre. Etes-vous prêt, au niveau du ministère?

Cette année, nous avons fait des efforts nécessaires pour être prêts, afin de permettre aux parents d’envoyer les enfants à l’école le 15 septembre. C’est ainsi que les résultats des examens à grand tirage ont été publiés plus tôt. Nous avons également fait les affectations. A cet effet, la Commission nationale d’orientation a beaucoup travaillé. Ainsi, sur 272.242 enfants admis au Cepe, 140.896 ont pu être orientés en sixième, soit un taux de réussite 51.75%. En seconde également, sur 186.194 enfants qui étaient en troisième, 49.102 ont été orientés. Soit 35.508 en série C et 13.394 en série A. Ainsi, ceux qui passent en seconde sont 26.38%. Cette année, les enfants de tous les cycles rentrent à l’école à la même date. On constate pourtant que les réclamations se poursuivent…
Oui, en effet. Nous avons accordé 10 jours de réclamations aux parents. Ils ont jusqu’au 23 septembre s’ils pensent qu’il y a eu des erreurs dans l’orientation de leurs enfants, pour faire des réclamations.
Que doit-on entendre par réclamations?
La réclamation, c’est le fait que le nom d’un enfant a été omis, alors qu’il a eu le nombre de points requis. On peut faire aussi une réclamation pour un enfant qui veut changer de ville. Il y a aussi des cas d’enfants dont les choix n’ont pas été pris en compte. On parle de rentrée, mais le redéploiement des personnels n’est pas achevé…Le plus gros lot du personnel enseignant est déjà informé sur son lieu d’affectation. Ce dont il s’agit, ce sont tous les personnels en surnombre à Abidjan et que nous avons décidé d’orienter à l’intérieur du pays. Nous avons voulu, au départ, utiliser la méthode douce en leur permettant de choisir leur lieu d’affection par rapport à nos besoins.Mais si ce choix n’est pas fait dans les délais que nous avons impartis, nous les affecterons d’office.
Quelles sont les innovations pour cette année scolaire?
Les innovations vont porter sur l’inscription. Nous souhaitons, pour cette année, que l’épineux problème de l’identification des élèves en classe d’examen soit résolu par les attestations. Tous les candidats doivent se munir de l’attestation d’identité pour s’inscrire. Mais au cas où il y aurait quelques faiblesses, les candidats auront jusqu’au 9 janvier 2009, date limite des dépôts des dossiers pour s’établir l’attestation d’identité. Je profite de l’occasion pour dire qu’une autre opportunité s’offre à beaucoup de nos élèves. C’est l’enrôlement sur la liste électorale. C’est une occasion pour tous ces enfants en âge de voter, non seulement de pouvoir bénéficier d’une carte d’identité, mais d’avoir leur carte d’électeur et de pouvoir jouer leur rôle en tant que citoyen.
Certains syndicats menacent d’entrer en grève pour non-définition de la grille indiciaire. Que leur répondez-vous?
Lorsque je remettais les copies des arrêtés interministériels, le 13 août dernier, aux syndicats, j’ai dit qu’il ne faudrait pas profiter du fait que le gouvernement part en vacances pour se plaindre de ce que la réunion sur les indices n’ayant pu se tenir le 31 août, alors, on entre en grève. Ils savent très bien que nous sommes en train de travailler sur ce dossier et que nous sommes en rapport avec les collègues de la Fonction publique et de l’Economie et des Finances pour que nous puissions continuer ce que nous avons commencé. Si nous avons fait signer le décret par le Chef de l’Etat et que nous avons fait signer l’arrêté interministériel par les sept ministres, ce n’est pas pour fixer les indices que nous allons nous arrêter. Le Chef de l’Etat avait promis, au cours d’une tournée à l’intérieur du pays, de faire recruter des enseignants volontaires. Où en êtes-vous avec cette mesure?
La communication que je dois présenter en conseil des ministres est prête. Je l’ai présentée à mes deux autres collègues concernés, à savoir celui de la Fonction publique et l’autre de l’Economie et des Finances. Tous nos problèmes résident en la capacité que nous avons à payer pour ce recrutement. Parce qu’il est d’un coût de plus de 20 milliards (salaires, formations y compris). Mon collègue des Finances nous dira, en fonction de ses possibilités, si nous pouvons recruter, en une seule fois, l’ensemble des enseignants bénévoles et ceux volontaires ou s’il faut les répartir sur une ou deux années selon les capacités budgétaires dont dispose le gouvernement.
Combien de dossiers ont-ils été retenus?
Environ 5000.
Est-ce à dire que pour l’heure, ils seront amenés à débuter les cours sans être fixés sur leur sort?
S’il ne tenait qu’à nous, tout le monde serait recruté. Nous les invitons donc à commencer les cours en attendant que nous ayons la position définitive du gouvernement. Qu’ils retiennent qu’avec l’engagement du Chef de l’Etat, ils seront tous recrutés, mais en fonction des possibilités financières qui nous seront indiquées.


Rentrée scolaire 2008-2009 : La reprise est là, mais les moyens financiers font défaut
Ce matin, élèves et écoliers reprennent le chemin de l’école après deux mois de vacances pour certains et trois pour d’autres. Si pour les enfants, le retour en classe est une formalité, ce n’est pas le cas des parents d’élèves qui se « cherchent encore », la veille, disent-ils, faute de moyens financiers. Un tour dans les marchés, supermarchés et librairies, jeudi et vendredi derniers, nous a permis de comprendre leurs difficultés. Christian N’dré Yao, un parent d’élèves rencontré au marché d’Adjamé, en est encore à se lamenter: «Les fournitures coûtent cher. Et comme je n’ai pas assez d’argent, j’achète progressivement les fournitures scolaires des enfants pour ne pas que cela pèse trop sur moi». Ses propos sont soutenus par Ibrahim Timbilé et Mme Yéo Maïmouna, parents d’élèves, rencontrés également dans le même marché. Et Mme Yéo de souligner: «Le coût de la vie est élevé. Les librairies sont de plus en plus chères. C’est pourquoi, nous autres avons recours aux vendeurs…par terre pour faire notre rentrée », dit-elle, avant de souhaiter que les autorités prennent des mesures pour revoir le prix des livres à la baisse, à l’instar des produits de consommation courante. Les vendeurs de fournitures scolaires, de leur côté, attendent toujours les parents. Le fait d’avoir exposé leurs affaires tôt pour permettre aux parents de gagner suffisamment de temps n’a apparemment pas changé grand-chose à la situation; les parents traînant encore les pieds. C’est du moins le constat que font Mmes Maïmouna Touré et Cissé Djénéba, du marché Adjamé Roxy. «Tout tourne au ralenti. On a l’impression que les parents ne se sentent pas concernés par cette rentrée». Ouattara Adama, vendeur «par terre» (de livres d’occasion) est du même avis: «L’année dernière, à pareil moment, une bonne quantité de livres avait été vendue. Or cette année, c’est lent. Quelques parents demandent les prix des livres et rebroussent chemin». Dans les supermarchés, le constat est le même; le discours n’est pas différent chez parents et vendeurs. A Sococé II Plateaux, Cash center Plateau, Librairie de France, ce n’est pas non plus la bousculade devant les rayons pourtant bien achalandés. Différentes gammes de cahiers, des sacs, des tenues et autres petits manuels scolaires s’y trouvent. Accompagnés de leurs enfants, quelques parents font le tour des rayons, discutent sans emporter grand-chose. Pour le couple Kouamé, «il s’agit de se faire une idée des prix; l’achat c’est pour bientôt». Mais il déplore l’absence de livres dans les rayons.
Le chef de rayons à Sococé, Adom, explique cette situation par une stratégie commerciale; étant donné que les parents attendent toujours, selon lui, le début effectif des cours pour se procurer les livres. Quant à la hausse des prix des manuels relevée par certains parents, Kola, chef du département des rayons au Cash center, dégage la responsabilité de son magasin. «Les prix sont fixés par l’Etat et par conséquent ils ne sauraient être exagérément exorbitants», dit-il, tout en reconnaissant qu’il y a quand même «une légère augmentation de 5 à 10%, cette année».
Le sentiment d’indécision qui anime les parents dans les lieux de vente de fournitures s’observe également dans les écoles que nous avons visitées. Ainsi au collège Malachie d’Adjamé qui nous accueille ce vendredi matin, le directeur des études, Ahoulou François, affirme que l’établissement attend les parents d’élèves. Qui, à l’en croire, traînent encore les pieds: «Si les parents n’inscrivent pas leurs enfants maintenant, la date du 15 ne le sera qu’à titre indicatif». Un avis que partage d’ailleurs Lucien Tiakpè, surveillant général au collège Victor Schœlcher d’Adjamé. Se voulant réaliste, il affirme que la rentrée scolaire dans cet établissement ne sera effective qu’à partir du 29 septembre, vu la timidité avec laquelle les parents inscrivent leurs enfants, ainsi que l’arrivée non encore effective des orientés de l’Etat. A l’institut Soma Samaké, les cours débuteront effectivement le 15 septembre, selon la directrice fondatrice, Mme Sylla Hadja. En plus d’avoir fait peau neuve pour mieux accueillir les élèves, l’établissement a procédé à la réduction du coût de la scolarité à un taux de 45%. Dans les écoles maternelles visitées, ce n’est pas encore l’effervescence. Si les établissements publics n’ont d’autre choix que de se conformer à la décision de la tutelle, les structures privées, elles, prennent leur temps, allant jusqu’à fixer leur rentrée au mois d’octobre. «Chez nous, l’école ouvrira ses portes le 15 octobre prochain. Chaque année, nous entrons un mois après les autres». Ces propos sont de Sœur Lucie, directrice de l’école maternelle Saint- François d’Assises de Koumassi, établissement logé dans l’enceinte de l’église catholique Saint- Etienne. Et la Sœur d’ajouter: «Nous ne sommes pas pressés, parce que nous n’avons que trois classes». C’est le même son de cloche au Centre de protection de la petite enfance (CCPE), rattaché au Centre socio-éducatif de Koumassi. En l’absence des responsables de l’école, on pouvait lire sur le tableau d’affichage «La rentrée est fixée au 06 octobre, les inscriptions ont débuté depuis le 04 septembre». Au CCPE d’Adjamé-complexe, Moa Basile, éducateur spécialisé qui nous reçoit, en l’absence de la directrice, fixe également le début des cours «au 06 octobre parce que les enfants de moins de six ans ne peuvent pas entrer au même moment que les plus grands». A l’intérieur du pays, l’ambiance n’est pas non plus à la sérénité. A Divo, dans le Djiboua, les commerces sont encore vides, parce que les parents attendent de vendre le cacao. Bossé Jean Rodolphe, planteur à Lagazé, se plaint: «La campagne café-cacao n’est pas ouverte et donc les prix non fixés. Nous avons d’énormes problèmes parce que les banques refusent de nous octroyer des prêts scolaires», affirme-t-il, tout en souhaitant que la rentrée ait lieu en octobre. Quant à Akpo Atchenou Jean, frigoriste, père de quatre enfants (trois au primaire et un au secondaire), il indique que cette rentrée scolaire s’annonce très difficile pour lui. Il ne sait à quel saint se vouer. Au collège moderne de la ville, le principal, Koffi Daouda, déclare n’avoir inscrit à ce jour que 40 élèves sur un effectif de plus de 3.000. A Yamoussoukro, au lycée Mamie Adjoua, l’on enregistre une exception. 70% des élèves sont déjà inscrites. Ce qui pourrait augurer le début des cours ce matin, selon les responsables.


Option : Responsabilité des parents
La responsabilité des parents d’élèves prend- elle fin lorsque débute l’année scolaire? Cette question qui, en d’autres circonstances, peut paraître inopportune prend tout son sens à chaque rentrée face aux échecs scolaires, de plus en plus préoccupants ces dernières années. «34,22% au BEPC, 26,14% au BAC. Seuls les tout-petits avec 71,38 % d’admis au CEPE ont été sauvés de la noyade collective de l’année 2008. Les résultats des examens dans les filières techniques ne sont pas meilleurs. Les parents sont de plus en plus mis à l’index par les enseignants et personnels d’encadrement à qui les enfants sont confiés pendant l’année scolaire. Ceux-ci estiment que le tout n’est pas de procurer le meilleur cadre et les outils de travail à l’enfant. Encore faut-il assurer son suivi, hors de l’école. Pour les enseignants, la défaillance des parents se situe à ce niveau. Car une fois qu’il sort de l’école, l’enfant est livré à lui-même, et parfois au personnel de maison. C’est à peine si les parents sont informés de ses activités. Tout se passe avec le répétiteur qui parfois est plus en contact avec l’enfant, puisque représentant souvent les parents lors des journées portes ouvertes dans son école. Comme à chaque rentrée des classes, l’équation est encore posée. Et c’est le proviseur du lycée Blaise Pascal (lycée français), Maurice Demailly, qui a été le premier à lancer un appel aux parents, au cours d’une visite du président du Conseil économique et social, Laurent Dona-Fologo, dans son établissement. «Le lycée Blaise Pascal est le plus beau lycée que j’ai jamais vu. Tout y est pour que l’enfant réussisse, mais l’enfant ne peut réussir sans l’aide des parents». Au cours d’une interview, le ministre de l’Education nationale, Gilbert Bleu-Lainé, a abordé la même question qui lui semble déterminante, dans l’orientation des élèves. «Certains enfants choisissent les établissements, en tenant compte du choix de leurs camarades. J’invite les parents à être vigilants et à suivre leurs enfants pour éviter ce genre de situation»


Les manuels pas encore disponibles
La rentrée scolaire 2009 dans le primaire aura lieu, sans les manuels scolaires. Parce que non encore disponibles. En effet, le concept de la Formation par compétences (Fpc), initié par le ministère de l’Education nationale, depuis trois ans et, qui doit se substituer progressivement à la pédagogie par objectifs (Ppo), est enseigné depuis l’année dernière aux Cours élémentaires (CE). Et devrait arriver, en principe, aux Cours moyens (CM) cette année scolaire 2008-2009. Ainsi, les manuels «Ecole et Développement», jusque-là utilisés à l’école primaire, doivent être remplacés par «Ecole et Nation». Malheureusement, à l’heure de la rentrée, ni les manuels du CE ni ceux du CM ne sont disponibles. Un tour dans les librairies nous a permis de nous rendre compte que ces manuels, «Ecole et Nation» pour le CE, ne figurent pas dans les rayons. Seulement, la liste de ces manuels est placardée sur le mur, sûrement pour informer les parents d’élèves du changement de livres à compter de cette rentrée aux cours élémentaire (CE). Des vendeuses dans une librairie nous ont révélé que la responsable a reçu cette liste du ministère de l’Education nationale. Joint par téléphone, un agent du Centre national de formation et de production de matériels didactiques, ayant requis l’anonymat, a affirmé que les Bons à tirer (Bat) ont été remis aux éditeurs pour la suite du travail, c’est-à-dire la production. Toutefois, certains éditeurs évoquent le problème de financement qui constitue le véritable obstacle. Mme Kakou Virginie épouse Famien, inspectrice de la Circonscription primaire de Cocody I, se réjouit de la formation des enseignants. Les documents pédagogiques au niveau du CM n’étant pas disponibles, la majorité des instituteurs a été formée jusqu’au CE à la ‘’Formation par compétences’’.


Le Synesci et le Saeppci d’accord, le Midd hésitant
Le Syndicat national des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (Synesci) et celui de l’enseignement primaire public de Côte d’Ivoire (Saeppci) sont prêts à reprendre le chemin de l’école sans condition. Le secrétaire général du Synesci, Soro Mamadou, a lancé un appel pressant à ses camarades à cet effet vendredi dernier. «J’invite tous les camarades à reprendre le service lundi matin», a-t-il dit, bien qu’il reconnaisse quelques difficultés inhérentes à leur corporation. Il a affirmé que ces difficultés seront débattues lors d’une assemblée générale le 4 octobre prochain. Rencontre au cours de laquelle, le syndicat fera le point sur les revendications de l’année 2007. Qui ont trait au profil de carrière, au paiement des indemnités des examens de l’année 2008, ainsi qu’aux salaires suspendus de leurs camarades. Toutefois, il a dénoncé l’attitude du ministère de l’Education nationale envers son syndicat. Car il ne l’a pas associé à la réunion de rentrée le 3 septembre dernier à Yamoussoukro. «Nous sommes partenaires et de surcroît acteurs du système éducatif. Par conséquent, nous devrions prendre part aux grandes orientations du ministère» a-t-il relevé. Il a souhaité que les indemnités de correction des copies des examens soient revues à la hausse et qu’une double correction soit instituée, pour une meilleure gestion des examens. Le secrétaire général du Saeppci affiche la même détermination quant à la reprise des cours. Toutefois, il attire l’attention des autorités sur «le matériel didactique qui n’est pas encore disponible, ainsi que la non affection de certains enseignants». Sérikpa Dagrou plaide également pour «la définition de la grille salariale et le paiement des indemnités de correction». Contrairement au Synesci et au Saeppci qui sont prêts à regagner les classes avec empressement, le Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (Midd) émet quelques réserves. De l’avis de Mesmin Komoé, secrétaire général du Midd, il aurait fallu tout clarifier avant de parler d’une quelconque rentrée. Car la participation de son syndicat pourrait être de courte durée. «Si les revendications des instituteurs n’ont pas été satisfaites avant la rentrée scolaire, le Midd entamera les premiers mouvements de grève, après seulement quelques jours de cours», prévient- il. Mesmin Komoé préfère engager le débrayage après la rentrée des classes pour que «les populations sentent le mouvement». Il poursuit: «Nous programmerons nos grèves au moment où tout est effectif. C’est-à-dire au moment où l’esprit de vacances se sera vraiment éloigné». Il lance un appel aux autorités afin qu’elles se penchent dès maintenant sur leurs différentes préoccupations. A savoir la question indiciaire liée au profil de carrière des instituteurs, le paiement effectif du rappel de Cap obtenu de 1988 à 1993, la revalorisation de toutes les indemnités existantes, y compris les arriérés, le paiement d’une prime de risques aux instituteurs.
Marcelline Gneproust Marie-Adèle Djidjé

Les enseignants volontaires menacent
La rentrée scolaire annoncée pour aujourd’hui, sur toute l’étendue du territoire, verra-t-elle la participation des enseignants volontaires? Rien n’est moins sûr. A Bouaké, les menaces fusent déjà. Les enseignants entendent boycotter la rentrée, si leur décret d’intégration à la Fonction publique n’est pas signé avant le 15 septembre. Ils ont pris cette décision au cours d’une assemblée générale qui s’est tenue le 6 septembre dernier au foyer municipal de Koko. Au dire de M. Ouattara Souleymane, le président du Mouvement des enseignants volontaires de Côte d’Ivoire (Mevci), il s’agit d’attirer l’attention des autorités compétentes sur leur sort. Mais si d’aventure ils n’obtiennent pas gain de cause, ils utiliseront d’autres moyens y compris la violence pour se faire entendre, a-t-il menacé. Ils exigent par ailleurs le paiement des primes à hauteur de 60.000 F CFA par personne et par mois sur une période de 10 mois avant le 15 septembre, conformément aux résolutions du séminaire des 4 et 5 janvier 2008 à Yamoussoukro. Ils souhaitent aussi la publication de la liste des enseignants retenus pour intégrer la Fonction publique et que les cas de rejet des dossiers de certains de leurs camarades soient justifiés avant toute communication en Conseil des ministres. Le discours est le même à Korhogo. Traoré Souleymane, coordonnateur régional de l’Enseignement à Korhogo et ses camarades exigent, tout comme ceux de Bouaké, la signature du décret qui les intégrera à la Fonction publique et donc fera d’eux des fonctionnaires de l’Etat. «C’est le Chef de l’Etat, lui-même qui, lors de son passage à Bouaké, en novembre 2007, a demandé que les enseignants volontaires qui en ont le niveau, soient recensés et intégrés à la Fonction publique. Nous avons pensé que ce serait chose faite avant la rentrée 2008-2009.» Pour Pongathié Abraham, directeur régional de la DREN de Korhogo, le boycott de la rentrée n’est pas la solution. Il propose plutôt la patience et la discipline aux enseignants volontaires.