jeudi 27 novembre 2008

GREVE MIDD: MESSAGE DE MESMIN COMOE

Après la sortie du ministre, Mesmin Comoé (MIDD) avertit : "Nous allons radicaliser la grève en cas de sanction"

Le lundi 24 novembre 2008, le ministre de l’Education Nationale Bleu Lainé Gilbert était sur le plateau de 20H où il a relevé l’illégalité de la grève des enseignants du primaire public. Une sortie qui ne laisse pas indifférents des syndicats du milieu. Le secrétaire général du Mouvement ivoirien des Instituteurs pour la Défense de leurs Droits M. Mesmin Comoé que nous avons rencontré hier au siège du Midd à l’immeuble Nanan Yamousso de Treichville soutient que cette prise de position de la tutelle illustre d’une mauvaise lecture de la grève déclenchée le lundi dernier. Pour lui, la grève est bel et bien régulière et a respecté toutes les étapes préalables à sa mise en œuvre. « Pour nous, le ministre Bleu Lainé a été très mal renseigné sur les questions relatives à notre grève. Toutes les étapes ont été franchies. Nous avons préalablement eu plusieurs entretiens avec le ministère de tutelle sur nos revendications. Ensuite, les négociations se sont étendues au ministère de la Fonction Publique. Hormis la correction de l’injustice faite aux instituteurs concernant la réécriture de l’article de l’article 5 du décret du 31 décembre 2007 qui y a été obtenue, la définition indiciaire à 1350 points est restée en l’état. Et le délai du 31 août 2008 fixé par un arrêté interministériel signé par 7 ministres n’a pas été respecté par les signataires eux-mêmes. On ne peut donc pas dire que nous n’avons pas épuisé les voies de la négociation avant la grève », a-t-il souligné. Puis d’expliquer que le décret portant grille salariale des personnels Education-Formation a permis la correction de l’injustice faite aux enseignants du secondaire relative à leur classification aux grades A 1 et A 2 qui empêchait leur mobilité professionnelle. Alors, que les instituteurs ordinaires, «victimes d’une mauvaise classification en B 3 là où ils devraient être reclassés en A», n’ont rien obtenu. Si bien qu’ils demeurent dans le grade B3. «Toute étude après le Bac sanctionnée par un diplôme équivaut à des années d’études supérieures. Ce diplôme est de l’enseignement supérieur. C’est pourquoi, il est normal que nous soyons reclassés dans le grade A. Cela ne nous a pas été accordé. Nous avons exigé en contrepartie la revalorisation de l’indice de B3 à 1350 points. Et cela est normal, car il n’y a pas de raison que les autres emplois connaissent des avancées et nous les instituteurs demeurons en reste», a-t-il précisé. Avant de s’inscrire en faux contre l’affirmation selon laquelle les instituteurs voudraient avoir des indices correspondant aux grades des professeurs de collège. A l’en croire, c’est l’association de 1200 points sollicités par le MIDD et la revalorisation indiciaire fixée à 150 points en faveur de tous les fonctionnaires de l’Etat en 2009 qui permettent d’atteindre les 1350 points d’indice que revendiquent les syndicats d’instituteurs. « Dans le raccrochage, entre nous et les professeurs en A1, il y avait 25 points de différence. Vu le fait qu’ils sont reclassés en A3, ils auront 1225 comme points d’indice. Nous avons demandé que les 25 points de différence soient respectés, ce qui nous amène à 1200 points. Quand on y ajoute les 150 points de la Fonction Publique, cela fait bien 1350. Et je le précise bien que cet indice ne correspond pas à celui des professeurs de collège », s’est-il défendu. Non sans mettre en garde contre toute sanction dans le cadre de cette grève qui, pour lui, est légale et régulière. « La grève est un droit constitutionnel. La nôtre a respecté toutes les étapes, toutes les procédures. Si jamais, l’on lève contre nous le bâton, nous allons radicaliser la grève. Nous allons durcir le mouvement car cette sanction s’apparenterait pour nous au mépris de nos revendications légitimes que nous exprimons de manière régulière et légale », a-t-il conclu.

mardi 25 novembre 2008

INTERVIEW DE BLEU LAINE

Fraternité Matin du 2008-11-25
Le ministre Bleu-Lainé: “C’est une grève illégale”

Je voudrais simplement rappeler que pour arriver à une négociation, toutes les voies de grèves doivent d'abord avoir été empruntées. C'est en cas d'échec qu'on va à la grève. Le premier point concerne les indices qui sont relatifs à la situation de nos instituteurs. Et cela découle du décret sur le profil de carrière après que nous avons pris l'arrêté ministériel. Il faut que les indices soient calculés au niveau de la Fonction publique afin que pour les nouveaux emplois créés, on puisse savoir quelle sera leur nouvelle rémunération.


A ce niveau, des discussions sont en cours entre le ministère de la Fonction publique et les différents syndicats concernés. Le syndicat des enseignants du secondaire a pu s'entendre avec la Fonction publique. S'agissant des enseignants du primaire, nous avons rencontré des difficultés imputables au fait que ceux-ci classés en B3 ont souhaité avoir un indice pour leur deuxième classe et premier échelon, de 1350, contrairement à ce que la Fonction publique leur avait proposé, 970. Ils passent de 755 à 970, selon la Fonction publique ; ce qui fait un avantage de 215 points… Ceux-ci passés de 755 à 1350, soit 595 points, devraient se situer directement au niveau de la deuxième classe des professeurs de lycée, des professeurs certifiés. L'instituteur est bachelier, et le professeur certifié est titulaire d'une licence. Il a passé un examen et a fait deux ans à l'Ecole normale supérieure (Ens). Celui-ci qui est donc un professeur certifié de lycée classé en A4 et a aujourd'hui une proposition concernant son échelon à la deuxième classe avec un indice de 1350. Nos amis instituteurs veulent commencer leur carrière a un niveau supérieur à celui des professeurs de lycées. Il est évident que la Fonction publique ne pouvait pas accepter une telle proposition. Mais puisque nous sommes en négociation, si cela n'est pas accepté par la Fonction publique, nous pensons qu'il est normal que nos enseignants reviennent à leur ministère de tutelle, exposent les difficultés et que nous puissions ensemble examiner les nouvelles propositions qui peuvent être faites. A ce propos, ils ne sont pas revenus nous voir. Ils sont immédiatement partis, en sortant du ministère de l'Education nationale, déposer un préavis de grève. Ils sont ensuite revenus nous voir et nous faire des propositions nouvelles qui, elles, tendent à demander un indice de 1070. Ce qui est déjà plus raisonnable que l'indice qu'il demandait. Nous ne sommes qu'à 100 points par rapport à l'indice de 970 que la Fonction publique leur avait proposé. Donc, nous leur avons demandé, de nous laisser le temps de nous rapprocher de la Fonction publique et de discuter avec nos collègues. Ce qu'ils ont accepté, mais ont maintenu la grève pour faire pression. Nous avons estimé qu'il n'était pas nécessaire dans le cas d'espèce qu'il y ait cette grève, puisque la négociation était toujours ouverte. Aucune porte n'étant fermée, nous considérons que cette grève est illégale. Toutes les voies n'ont pas été explorées dans la négociation. J'ai entendu dire par les syndicats que la grève est l'arme des syndicats. Mais, l'Etat aussi à ses armes. Nous ne faisons pas la guerre. Nous voulons rappeler à nos amis que quand nous faisons une négociation, il faut que nous allions jusqu'au bout de la négociation. On ne sort pas d'une négociation, où l'on fait des propositions incongrues, et déposer un préavis de grève. Je tiens à leur dire de retourner à l'école, parce que la grève actuelle n'a aucun sens. Un enseignant bachelier ne peut pas demander en début de carrière à avoir un salaire supérieur à celui d'un professeur certifié, qui est au deuxième échelon. Nous ne pouvons accepter cela. La preuve, eux-mêmes en sont tellement convaincus, qu'ils sont revenus à de meilleurs sentiments et ont demandé qu'on les replace à 1070.


Nous demandons qu'ils retournent en classe. C'est en travaillant que nous avons la faculté de faire les négociations nécessaires.


S'agissant du deuxième point, en 1988, devant les difficultés de l'Etat de Côte d'Ivoire, le gouvernement a décidé, par des instructions, que tous les fonctionnaires de cette période, admis à des concours et examens susceptibles de les emmener à des classements supérieurs ne percevraient pas leurs rappels. Quand cela a été débloqué en 1993, nous avons repris le paiement de ce rappel. Dernièrement quand il y a eu le pré-forum à Bassam, les instituteurs ont demandé que leur cas soit examiné, et le gouvernement a bien voulu examiner cette situation en vue de prendre des mesures. A ma prise de fonction, j'ai fait une communication. Mes collègues et moi en avons discuté.


A la suite de cela, il a été convenu que les difficultés actuelles ne permettaient pas de payer ces arriérés d'un seul coup. Parce qu'il est question de 6 milliards 100 millions….

INTERVIEW DU DG DE LA FONCTION PUBLIQUE

Fraternité Matin du 2008-11-25
Fonction publique : Les salaires revalorisés après juin 2009 ; Une interview exclusive du directeur de la Fonction publique.

M. le DG, les salaires des fonctionnaires vont-ils changer en janvier 2009 comme annoncé?

L'équation majeure, c'est comment améliorer, après de nombreuses années de blocages de salaire avec une inflation galopante, le panier de la ménagère pour qu'il soit le moins percé. Les syndicalistes le disent souvent. Nous sommes en train d'organiser les choses de manière à pouvoir, en ces temps difficiles, présenter un nouveau visage de la Fonction publique. C'est dans ce cadre que s'inscrit toute la politique que le ministre a conduite en matière de revalorisation indiciaire et salariale. Les temps présents sont très difficiles. Les fonctionnaires et leurs représentants syndicaux sont devenus, à juste titre, impatients. Ils ont rué dans les brancards, ce qui ne nous a pas permis d'organiser les choses de façon globale et cohérente. Nous avons répondu aux revendications, cas par cas. C'est en toute responsabilité que le ministre a choisi cette façon de faire. A cause des grèves, il ne peut pas dire: «comme je souhaite organiser les choses de façon globale, je vais attendre». C'est la paix sociale qui se dégrade. Il a donc bien fait de prendre en charge les revendications à chaque fois qu'elles lui sont parvenues. Et je crois que la démarche qui a été la sienne a permis, à ce jour, de répondre, même partiellement, aux préoccupations salariales et indemnitaires des fonctionnaires et agents de l'Etat.


A quand remonte la dernière mouture indiciaire en vigueur à la Fonction publique?


En 1976, il y a eu le décrochage et fin décembre 1987, il y a eu ce qu'on appelle la décision gouvernementale du blocage des effets financiers et des avancements. Il est intervenu au 1er janvier 1988. C'est-à-dire que depuis 20 ans, nous avons eu une seule revalorisation véritable. Celle de 1994-1995 faisant suite à la dévaluation. C'était juste un rattrapage des effets négatifs de la dévaluation. La véritable augmentation est intervenue au 1er janvier 1999. Ainsi, les derniers indices qui sont appliqués à la fonction publique aujourd'hui datent de 1999. Je dois avouer que l'effort qui avait été fait à cette époque par le gouvernement allait de 7 000 à 16 000 FCFA voire 25 000 FCFA. C'était donc un effort. Et si mes souvenirs sont bons, cet effort a dû coûter entre 15 et 16 milliards à l'Etat de Côte d'Ivoire.


Pour combien de fonctionnaires à l'époque?


A cette époque, on était autour de 90.000 fonctionnaires.


Et aujourd'hui?


Aujourd'hui, nous sommes autour de 110 000.


Qu'est-ce que cela induit au plan financier?


Au plan financier, et c'est là que je vais enclencher avec les réformes engagées par le présent gouvernement, par le ministère de la Fonction publique et de l'Emploi, on est autour de 50 milliards, en jouant sur les contraintes budgétaires.


A combien s'élève aujourd'hui la masse salariale?


La masse salariale, sous le contrôle des services compétents du ministère de l'Economie et des Finances, se situe entre 600 et 750 milliards de nos francs.


Comment appréhendez-vous la situation des fonctionnaires décédés, radiés, …? Il y a quelques années une action avait été engagée, nous n'en savons pas les résultats. Aujourd'hui, comment saisit-on cet aspect des choses?


L'un des premiers soucis du ministre de tutelle, c'est de procéder à un nettoyage du fichier de la Fonction publique. Des instructions fermes ont été données aux services compétents du ministère, des rapprochements quotidiens sont faits entre le fichier Fonction publique et le fichier solde du trésor. Si bien qu'à la date d'aujourd'hui, on avait, dans les années 2000, au moment où il prenait les commandes du ministère, d'un différentiel de 6000-8000 à un différentiel de 50 agents. Il y a donc un gros effort de nettoyage du fichier qui a été fait. Pour cela, il faut saluer les services compétents du ministère et la cohérence très forte entre ceux-ci et les services compétents du ministère de l'Economie et des Finances.


Combien de temps a- t-il fallu pour faire ce travail énorme?


Je pense que depuis 2000, il y a eu un coup d'accélérateur sous l'impulsion du professeur Oulaye Hubert.


Que gagne l'Etat avec cette situation redevenue normale?


Je n'ai pas les chiffrages en tête, mais on comprend tout de suite. Si, on fait une évaluation d'un million par agent, en raison de 6 000 agents, ça fait 6 milliards. Ce sont des chiffrages énormes. Le ministre a en charge d'autres projets notamment au fichier unique des références, qui, dans les prochains mois, vont lui permettre de maîtriser de façon automatisée la gestion des flux de personnes au niveau de la Fonction publique.


Quand va se faire le changement au niveau des salaires?


D'abord au 1er janvier 2009, avec les enseignants du supérieur. Ils ont eu un premier reliquat au 1er janvier 2008. Le dernier va leur être payé au 1er janvier 2009. A cette date, les cadres supérieurs de la santé, les agents techniques de la santé, qui ont vu leurs situations indemnitaires revalorisées, seront pris en compte par le budget au 1er janvier de l'année 2009. En avril et en juillet, les affaires maritimes et portuaires, les douaniers et les agents des eaux et forêts vont suivre. Très certainement, et ça dépendra du volant financier et de la souplesse des finances de l'Etat, l'ensemble des fonctionnaires de Côte d'Ivoire connaîtront une revalorisation indiciaire au second semestre de l'année prochaine. Le profil de carrière fait pour les enseignants du secondaire induit un effort financier de l'ordre de 56 milliards. On ne pourra pas tout prendre en compte dans l'exercice 2009, mais une quote - part sera pris en compte certainement dans le deuxième semestre 2009.


Et les instituteurs dans tout ça?


J'étais avec eux aujourd'hui de 13 h à 16 h 30 minutes (ndlr, jeudi 13 novembre dernier). Ils ne sont pas touchés par le profil de carrière de façon mécanique puisqu'ils restent toujours en B3. Cependant, le ministre de la Fonction publique a pensé que, dans la mesure où il y a eu migration des professeurs Capcm, licenciés et certifiés, des grilles anciennes qui leur étaient appliquées à des grilles nouvelles, plus valorisées, il n'était pas bon que dans la même famille d'emploi, on laisse des agents publics en marge. Un effort particulier a donc été fait pour les instituteurs. Ils n'en sont pas satisfaits, mais ce que je puis leur dire sur cette question, c'est-qu'il s'agit là d'un lissage mécanique de profil de carrière. Qu'ils le prennent tel quel. Si des revendications légitimes apparaissent à l'issue de l'application de ce premier pas, il est fort à parier que le ministre de la Fonction publique et de l'Emploi va ouvrir des discussions très rapidement avec eux. De manière à ce que, en comparaison avec ce qui a été fait pour les autres catégories d'agents publics, on puisse leur donner des indemnités ou arranger un tout petit peu leur indice. Ainsi on n'aura pas l'impression de revenir sur les effets du décrochage de 1976. Le ministre a conscience de cette situation. A l'évaluation du pré forum social à Bassam, il a évoqué cette question avec les syndicats d'enseignants. Et il reste très ouvert à la discussion sur ce chapitre.


Des discussions ont-elles été régulièrement engagées avec les syndicalistes? Quelle a été


leur réponse sur les propositions faites et qui aboutissent à ce changement-là?


Disons que je dois saluer le sens des responsabilités des syndicats et des syndicalistes. Si vous vous en souvenez, au moment où l'on organisait le pré- forum social à Grand Bassam, début mars 2007, le pays avait son front social en ébullition. Et avec patience, les discussions, conduites par monsieur le ministre de la Fonction publique et de l'Emploi, ont promis d'apaiser le front social. Il n'y a plus de mouvement, mais puisque des accords ont été signés ici et là, ils attendent de voir comment cela va se ressentir dans leurs poches avant de réagir. On est alors conscient que, dès le mois de février où mars 2009, on aura encore des discussions avec les responsables syndicaux qui ont eu un sens de responsabilité que je qualifierai de remarquable.


Revenons sur la situation des contrats. Y a- t'il différents types de contrats à la fonction publique?


Tout à fait. Il y a les fonctionnaires qui sont sous le statut général de la Fonction publique. Mais ce statut, lui-même, a permis au gouvernement de recruter au sein de la Fonction publique des personnes dont les qualifications n'y existaient pas. Et ces variations contractuelles se font sur une grille de rémunération attractive parce que ces contrats s'adressent à une catégorie de personnes éminemment qualifiées, sur des périodes courtes. Une grille salariale a été mise en place pour permettre à ces personnes de venir apporter leurs compétences, et expertises à la Fonction publique de notre pays. Je dois avouer que ce personnel avoisine les 200 personnes. Ce n'est pas beaucoup par rapport aux 110 000, mais c'est quand même 200.


Par quel type de contrat ils sont régis?


Le contrat à durée déterminée de 2 ans renouvelable une fois.


Des personnes qui sont dans les formations sanitaires sont-elles des contractuelles ?


Oui, mais depuis 1996-1997 le gouvernement a engagé la politique dite de déflation des journaliers. Et donc, ce sont des sociétés de service qui, sur des budgets autres que ceux de salaires, rémunèrent les personnes employées dans cette catégorie-là. Compte tenu de la précarité de la situation de ce type de personnel, le ministre de la Fonction publique et de l'Emploi nous a instruit d'engager une reflexion pour voir dans quelle mesure il est possible d'améliorer le sort salarial et indemnitaire de cette catégorie d'agents publics. Je dois vous avouer que des communications en conseil des ministres vont être engagées en vue de sortir de cette situation.


Quel est le sort des volontaires des zones ex-assiégées?


Entrent-ils dans votre fichier?


Sur impulsion du gouvernement, des études techniques sont en cours. Le processus de recrutement des intéressés va débuter très bientôt.


A terme, combien de ces volontaires pourriez-vous recruter?


On se donne un volant de 3000 à 3500, s'ils remplissent les conditions légales que l'Etat de Côte d'Ivoire a toujours exigées de tout individu qui souhaite intégrer la Fonction publique ivoirienne: la condition d'âge, la condition de diplôme et la condition de nationalité. Cela n'est pas propre à la Côte d'Ivoire. Tous les pays utilisent ces critères pour recruter les personnes ayant la qualité d'agent public.


On voit qu'il y a une collaboration très étroite entre le ministère de la Fonction publique et celui de l'Economie et des Finances pour que cet exercice-là soit correct. Comment cela se fait-il?


Le ministre de Fonction publique, qui est la voix la mieux autorisée, remercie toutes les autorités du ministère de l'Economie et des Finances avec lesquelles nous travaillons en étroite collaboration pour sortir des solutions qui soient à la fois satisfaisantes pour les fonctionnaires et pour le budget de l'Etat. Avant cet entretien, le ministre de l'Economie et des Finances nous a accordé une audience, au ministre de la Fonction publique et à moi-même, pour échanger et discuter sur le cadrage budgétaire de l'exercice 2009. Ce dont je me satisfais et me réjouis.


On note un effort de l'Etat pour placer les fonctionnaires dans leurs droits véritables. Qu'est-ce qui va être fait pour que les fonctionnaires de Côte d'Ivoire soient plus disponibles pour les usagers?


On ne peut pas demander plus d'efforts à quelqu'un à qui on a refusé des droits élémentaires. En ayant conscience qu'une fois les niveaux de salaire et d'indemnité seront décents, il est impératif que, en contrepartie, le fonctionnaire, lui-même et les corporations, de fonctionnaires qui vont avec, s'engagent à donner le meilleur d'eux-mêmes aux postes de travail qui sont les leurs. L'autre pendant de la politique du ministre de la Fonction publique et de l'Emploi, c'est qu'une fois ce premier pas fait, nous procéderons à l'évaluation du fonctionnaire à son poste de travail. Par rapport aux grèves, nous n'avons pas attendu d'appliquer les effets financiers de la politique conduite actuellement, que toutes les grèves qui ont lieu entraînent déjà des retenues sur solde. Les règles sont claires et les syndicalistes en sont informés. On n'interdit à personne de faire grève, mais ils sont informés qu'à chaque fois qu'ils entreront en grève, des retenues sur leurs salaires seront opérées. Nous appliquons plus rigoureusement les sanctions pécuniaires. Et c'est normal puisque la rémunération est la contrepartie du service fait. Vous ne travaillez pas, on ne vous paie pas. A partir de là, l'autre volet de la politique est la réforme du système d'évaluation du personnel avec, à la clé, des systèmes de sanction mais aussi de récompense. Ce sont des réformes qui vont permettre d'amener notre Fonction publique à un niveau de modernité de sorte à permettre au fonctionnaire de fournir des services de qualité aux usagers qui s'adressent à lui.


On parle toujours de la non-valorisation du travail des instituteurs, des médecins, des enseignants du supérieur,... Quelle est la réalité du salaire dans ces secteurs là?


Au niveau des enseignants du supérieur, au 1er janvier 2009, l'assistant, qui a son doctorat et qui entre à la fonction publique, sera payé à environ 700.000 FCFA. Le professeur titulaire, qui a le grade le plus élevé, touchera 1 600 000 FCFA. Ce qui est considérable. On aura un salaire moyen qui avoisinera le million. Ce qui, à mon sens, constitue des niveaux de rémunération qui mettent nos enseignants à l'abri du besoin.


Comparativement à certains pays autour de nous, pouvez-vous situer les écarts?


A part peut-être l'Afrique du Sud, ces niveaux de rémunération seront parmi les meilleurs de la Fonction publique en Afrique. Je fais partie du collège des experts africains en matière de fonction publique. Sur la base des travaux de 2002, 2003, 2004, 2005 auxquels j'ai participés, je dois vous avouer que ce sont des niveaux de rémunération considérables. Ce que je peux dire, c'est vrai que les fonctionnaires ont fait preuve de beaucoup de patience. Et au moment où le gouvernement apporte des réformes, même si elles sont partielles et pas toujours satisfaisantes, nous souhaitons qu'ils fassent encore preuve de plus de patience. Parce que, hier, rien n'était fait. Aujourd'hui, si quelque chose est fait, on comprendrait difficilement l'impatience au moment où des amorces de solutions, des impulsions d'initiatives sont prises pour pouvoir remédier à la situation salariale des fonctionnaires et agents de l'Etat.


Dans cette même logique, quelle est la variation de salaire entre le fonctionnaire le plus bas et le fonctionnaire le plus élevé?


A la fin de la réforme, cette variation se situera de 107 000 à un million 600 mille Fcfa. On sera à trois fois le Smig. Ce sont des chiffres que le ministre a déjà donnés publiquement. Il y a aussi que, près de 74 % des fonctionnaires ivoiriens se situeront au-delà de 200 000 Fcfa tous les mois. Ce qui montre bien que l'effort du gouvernement est rarissime et exceptionnel.


Quelle est la voie de recours pour un fonctionnaire dont le salaire a été suspendu ou connu


des ponctions?


Toutes les réclamations sont portées directement au ministre de la Fonction publique qui est la seule autorité représentant ce département ministériel. Ces dossiers arrivent ensuite chez le directeur général de la Fonction publique qui les traitent en rapport avec le directeur de la programmation et du contrôle des effectifs dont la mission essentielle est de contrôler et d'évaluer chaque agent public à son poste de travail. Donc, je suis un fonctionnaire X qui a des problèmes avec son salaire. Je saisi le ministre de la Fonction publique qui donnera mandat au directeur de la programmation et du contrôle de vérifier si la réclamation est effective. On va s'adresser à la direction de la solde afin de connaître la date à laquelle il a été rémunéré pour la dernière fois. On va vérifier à l'informatique, au niveau de notre ministère. Et si l'on constate qu'il y a un différentiel entre ce qui lui a été payé et ce qui lui est dû, on le rétablira dans ses droits avec ses rappels en toute légitimité. Ce qui se passe généralement, c'est que les réclamations ne sont pas fondées. Je dois partir à la retraite, je reste à mon poste et je veux que la Fonction publique me paie le temps passé au-delà de mon temps normal ,alors que je n'y ai plus droit. Nous avons reçu des consignes strictes du ministre de l'Economie et des Finances. Lorsque la limite d'âge vous frappe, vous n'avez plus la possibilité de rester dans l'administration.


Y a-t-il un projet concernant les médecins et enseignants qui devaient passer de 55 à 65 ans?


C'est à l'étude. A l'issue du pré- forum social, il avait été demandé au gouvernement de revoir l'âge pour certaines catégories d'agents publics. Le Président de la République, à la clôture du pré- forum social, a marqué son accord de principe quant à cette réforme de la limite d'âge avec des réserves. Il est bien entendu qu'un chauffeur à 55 ans n'est plus assez valide pour piloter un véhicule. Au-delà de 60 ans, ce n'est pas tout le monde qui peut avoir les ressources physiques qui lui permettent de donner le meilleur de lui-même. C'est donc à juste titre. Du coup, on fera des études pour voir dans quelle mesure on pourrait différentier les choses. Cette réflexion a aussi un impact budgétaire. Si en cette période de crise, on ne va plus à la retraite, on ne pourra plus recruter. Avec le nombre de jeunes ivoiriens sans emploi, ça serait catastrophique. On ferait une fermeture très forte qui aurait un retentissement social très négatif. Sur la question, le ministre est d'accord pour qu'on rallonge le temps de retraite, mais on va peut-être attendre une année avant de mettre effectivement en application cette réforme-là. A la date d'aujourd'hui, cette réforme n'a pas encore pris corps, le Président de la République n'a pas encore signé le décret. Si bien qu'aujourd'hui lorsqu'un fonctionnaire se situe au grade A3, il part à la retraite à 55 ans. Si vous êtes entre le grade A4 et A7, vous partez à la retraite à 60 ans. Si vous êtes un enseignant du supérieur, assistant ou maître-assistant, vous partez à la retraite à 62 ans, et les maîtres de conférences et les professeurs titulaires vont à la retraite à 65 ans comme les magistrats de la Cour suprême.


Et comment se passe la gestion des enseignants malades?


La réglementation des congés maladies impose 6 mois renouvelables deux fois au bout desquels le fonctionnaire malade n'a plus droit à la totalité de sa rémunération. Au bout de deux autres 6 mois, s'il n'est pas toujours en mesure de reprendre son service, il y a ce qu'on appelle la commission de réforme. Il sera réformé et à partir de là, on met fin à son statut d'agent de la Fonction publique avec, bien entendu, des mesures d'accompagnement.

lundi 15 septembre 2008

ACTU: RENTREE SCOLAIRE 2008

Bleu Lainé rassure les enseignants : Après le décret, ce sera la grille indiciaire• Aujourd’hui, la rentrée des classes

Vous avez fixé la rentrée scolaire au 15 septembre. Etes-vous prêt, au niveau du ministère?

Cette année, nous avons fait des efforts nécessaires pour être prêts, afin de permettre aux parents d’envoyer les enfants à l’école le 15 septembre. C’est ainsi que les résultats des examens à grand tirage ont été publiés plus tôt. Nous avons également fait les affectations. A cet effet, la Commission nationale d’orientation a beaucoup travaillé. Ainsi, sur 272.242 enfants admis au Cepe, 140.896 ont pu être orientés en sixième, soit un taux de réussite 51.75%. En seconde également, sur 186.194 enfants qui étaient en troisième, 49.102 ont été orientés. Soit 35.508 en série C et 13.394 en série A. Ainsi, ceux qui passent en seconde sont 26.38%. Cette année, les enfants de tous les cycles rentrent à l’école à la même date. On constate pourtant que les réclamations se poursuivent…
Oui, en effet. Nous avons accordé 10 jours de réclamations aux parents. Ils ont jusqu’au 23 septembre s’ils pensent qu’il y a eu des erreurs dans l’orientation de leurs enfants, pour faire des réclamations.
Que doit-on entendre par réclamations?
La réclamation, c’est le fait que le nom d’un enfant a été omis, alors qu’il a eu le nombre de points requis. On peut faire aussi une réclamation pour un enfant qui veut changer de ville. Il y a aussi des cas d’enfants dont les choix n’ont pas été pris en compte. On parle de rentrée, mais le redéploiement des personnels n’est pas achevé…Le plus gros lot du personnel enseignant est déjà informé sur son lieu d’affectation. Ce dont il s’agit, ce sont tous les personnels en surnombre à Abidjan et que nous avons décidé d’orienter à l’intérieur du pays. Nous avons voulu, au départ, utiliser la méthode douce en leur permettant de choisir leur lieu d’affection par rapport à nos besoins.Mais si ce choix n’est pas fait dans les délais que nous avons impartis, nous les affecterons d’office.
Quelles sont les innovations pour cette année scolaire?
Les innovations vont porter sur l’inscription. Nous souhaitons, pour cette année, que l’épineux problème de l’identification des élèves en classe d’examen soit résolu par les attestations. Tous les candidats doivent se munir de l’attestation d’identité pour s’inscrire. Mais au cas où il y aurait quelques faiblesses, les candidats auront jusqu’au 9 janvier 2009, date limite des dépôts des dossiers pour s’établir l’attestation d’identité. Je profite de l’occasion pour dire qu’une autre opportunité s’offre à beaucoup de nos élèves. C’est l’enrôlement sur la liste électorale. C’est une occasion pour tous ces enfants en âge de voter, non seulement de pouvoir bénéficier d’une carte d’identité, mais d’avoir leur carte d’électeur et de pouvoir jouer leur rôle en tant que citoyen.
Certains syndicats menacent d’entrer en grève pour non-définition de la grille indiciaire. Que leur répondez-vous?
Lorsque je remettais les copies des arrêtés interministériels, le 13 août dernier, aux syndicats, j’ai dit qu’il ne faudrait pas profiter du fait que le gouvernement part en vacances pour se plaindre de ce que la réunion sur les indices n’ayant pu se tenir le 31 août, alors, on entre en grève. Ils savent très bien que nous sommes en train de travailler sur ce dossier et que nous sommes en rapport avec les collègues de la Fonction publique et de l’Economie et des Finances pour que nous puissions continuer ce que nous avons commencé. Si nous avons fait signer le décret par le Chef de l’Etat et que nous avons fait signer l’arrêté interministériel par les sept ministres, ce n’est pas pour fixer les indices que nous allons nous arrêter. Le Chef de l’Etat avait promis, au cours d’une tournée à l’intérieur du pays, de faire recruter des enseignants volontaires. Où en êtes-vous avec cette mesure?
La communication que je dois présenter en conseil des ministres est prête. Je l’ai présentée à mes deux autres collègues concernés, à savoir celui de la Fonction publique et l’autre de l’Economie et des Finances. Tous nos problèmes résident en la capacité que nous avons à payer pour ce recrutement. Parce qu’il est d’un coût de plus de 20 milliards (salaires, formations y compris). Mon collègue des Finances nous dira, en fonction de ses possibilités, si nous pouvons recruter, en une seule fois, l’ensemble des enseignants bénévoles et ceux volontaires ou s’il faut les répartir sur une ou deux années selon les capacités budgétaires dont dispose le gouvernement.
Combien de dossiers ont-ils été retenus?
Environ 5000.
Est-ce à dire que pour l’heure, ils seront amenés à débuter les cours sans être fixés sur leur sort?
S’il ne tenait qu’à nous, tout le monde serait recruté. Nous les invitons donc à commencer les cours en attendant que nous ayons la position définitive du gouvernement. Qu’ils retiennent qu’avec l’engagement du Chef de l’Etat, ils seront tous recrutés, mais en fonction des possibilités financières qui nous seront indiquées.


Rentrée scolaire 2008-2009 : La reprise est là, mais les moyens financiers font défaut
Ce matin, élèves et écoliers reprennent le chemin de l’école après deux mois de vacances pour certains et trois pour d’autres. Si pour les enfants, le retour en classe est une formalité, ce n’est pas le cas des parents d’élèves qui se « cherchent encore », la veille, disent-ils, faute de moyens financiers. Un tour dans les marchés, supermarchés et librairies, jeudi et vendredi derniers, nous a permis de comprendre leurs difficultés. Christian N’dré Yao, un parent d’élèves rencontré au marché d’Adjamé, en est encore à se lamenter: «Les fournitures coûtent cher. Et comme je n’ai pas assez d’argent, j’achète progressivement les fournitures scolaires des enfants pour ne pas que cela pèse trop sur moi». Ses propos sont soutenus par Ibrahim Timbilé et Mme Yéo Maïmouna, parents d’élèves, rencontrés également dans le même marché. Et Mme Yéo de souligner: «Le coût de la vie est élevé. Les librairies sont de plus en plus chères. C’est pourquoi, nous autres avons recours aux vendeurs…par terre pour faire notre rentrée », dit-elle, avant de souhaiter que les autorités prennent des mesures pour revoir le prix des livres à la baisse, à l’instar des produits de consommation courante. Les vendeurs de fournitures scolaires, de leur côté, attendent toujours les parents. Le fait d’avoir exposé leurs affaires tôt pour permettre aux parents de gagner suffisamment de temps n’a apparemment pas changé grand-chose à la situation; les parents traînant encore les pieds. C’est du moins le constat que font Mmes Maïmouna Touré et Cissé Djénéba, du marché Adjamé Roxy. «Tout tourne au ralenti. On a l’impression que les parents ne se sentent pas concernés par cette rentrée». Ouattara Adama, vendeur «par terre» (de livres d’occasion) est du même avis: «L’année dernière, à pareil moment, une bonne quantité de livres avait été vendue. Or cette année, c’est lent. Quelques parents demandent les prix des livres et rebroussent chemin». Dans les supermarchés, le constat est le même; le discours n’est pas différent chez parents et vendeurs. A Sococé II Plateaux, Cash center Plateau, Librairie de France, ce n’est pas non plus la bousculade devant les rayons pourtant bien achalandés. Différentes gammes de cahiers, des sacs, des tenues et autres petits manuels scolaires s’y trouvent. Accompagnés de leurs enfants, quelques parents font le tour des rayons, discutent sans emporter grand-chose. Pour le couple Kouamé, «il s’agit de se faire une idée des prix; l’achat c’est pour bientôt». Mais il déplore l’absence de livres dans les rayons.
Le chef de rayons à Sococé, Adom, explique cette situation par une stratégie commerciale; étant donné que les parents attendent toujours, selon lui, le début effectif des cours pour se procurer les livres. Quant à la hausse des prix des manuels relevée par certains parents, Kola, chef du département des rayons au Cash center, dégage la responsabilité de son magasin. «Les prix sont fixés par l’Etat et par conséquent ils ne sauraient être exagérément exorbitants», dit-il, tout en reconnaissant qu’il y a quand même «une légère augmentation de 5 à 10%, cette année».
Le sentiment d’indécision qui anime les parents dans les lieux de vente de fournitures s’observe également dans les écoles que nous avons visitées. Ainsi au collège Malachie d’Adjamé qui nous accueille ce vendredi matin, le directeur des études, Ahoulou François, affirme que l’établissement attend les parents d’élèves. Qui, à l’en croire, traînent encore les pieds: «Si les parents n’inscrivent pas leurs enfants maintenant, la date du 15 ne le sera qu’à titre indicatif». Un avis que partage d’ailleurs Lucien Tiakpè, surveillant général au collège Victor Schœlcher d’Adjamé. Se voulant réaliste, il affirme que la rentrée scolaire dans cet établissement ne sera effective qu’à partir du 29 septembre, vu la timidité avec laquelle les parents inscrivent leurs enfants, ainsi que l’arrivée non encore effective des orientés de l’Etat. A l’institut Soma Samaké, les cours débuteront effectivement le 15 septembre, selon la directrice fondatrice, Mme Sylla Hadja. En plus d’avoir fait peau neuve pour mieux accueillir les élèves, l’établissement a procédé à la réduction du coût de la scolarité à un taux de 45%. Dans les écoles maternelles visitées, ce n’est pas encore l’effervescence. Si les établissements publics n’ont d’autre choix que de se conformer à la décision de la tutelle, les structures privées, elles, prennent leur temps, allant jusqu’à fixer leur rentrée au mois d’octobre. «Chez nous, l’école ouvrira ses portes le 15 octobre prochain. Chaque année, nous entrons un mois après les autres». Ces propos sont de Sœur Lucie, directrice de l’école maternelle Saint- François d’Assises de Koumassi, établissement logé dans l’enceinte de l’église catholique Saint- Etienne. Et la Sœur d’ajouter: «Nous ne sommes pas pressés, parce que nous n’avons que trois classes». C’est le même son de cloche au Centre de protection de la petite enfance (CCPE), rattaché au Centre socio-éducatif de Koumassi. En l’absence des responsables de l’école, on pouvait lire sur le tableau d’affichage «La rentrée est fixée au 06 octobre, les inscriptions ont débuté depuis le 04 septembre». Au CCPE d’Adjamé-complexe, Moa Basile, éducateur spécialisé qui nous reçoit, en l’absence de la directrice, fixe également le début des cours «au 06 octobre parce que les enfants de moins de six ans ne peuvent pas entrer au même moment que les plus grands». A l’intérieur du pays, l’ambiance n’est pas non plus à la sérénité. A Divo, dans le Djiboua, les commerces sont encore vides, parce que les parents attendent de vendre le cacao. Bossé Jean Rodolphe, planteur à Lagazé, se plaint: «La campagne café-cacao n’est pas ouverte et donc les prix non fixés. Nous avons d’énormes problèmes parce que les banques refusent de nous octroyer des prêts scolaires», affirme-t-il, tout en souhaitant que la rentrée ait lieu en octobre. Quant à Akpo Atchenou Jean, frigoriste, père de quatre enfants (trois au primaire et un au secondaire), il indique que cette rentrée scolaire s’annonce très difficile pour lui. Il ne sait à quel saint se vouer. Au collège moderne de la ville, le principal, Koffi Daouda, déclare n’avoir inscrit à ce jour que 40 élèves sur un effectif de plus de 3.000. A Yamoussoukro, au lycée Mamie Adjoua, l’on enregistre une exception. 70% des élèves sont déjà inscrites. Ce qui pourrait augurer le début des cours ce matin, selon les responsables.


Option : Responsabilité des parents
La responsabilité des parents d’élèves prend- elle fin lorsque débute l’année scolaire? Cette question qui, en d’autres circonstances, peut paraître inopportune prend tout son sens à chaque rentrée face aux échecs scolaires, de plus en plus préoccupants ces dernières années. «34,22% au BEPC, 26,14% au BAC. Seuls les tout-petits avec 71,38 % d’admis au CEPE ont été sauvés de la noyade collective de l’année 2008. Les résultats des examens dans les filières techniques ne sont pas meilleurs. Les parents sont de plus en plus mis à l’index par les enseignants et personnels d’encadrement à qui les enfants sont confiés pendant l’année scolaire. Ceux-ci estiment que le tout n’est pas de procurer le meilleur cadre et les outils de travail à l’enfant. Encore faut-il assurer son suivi, hors de l’école. Pour les enseignants, la défaillance des parents se situe à ce niveau. Car une fois qu’il sort de l’école, l’enfant est livré à lui-même, et parfois au personnel de maison. C’est à peine si les parents sont informés de ses activités. Tout se passe avec le répétiteur qui parfois est plus en contact avec l’enfant, puisque représentant souvent les parents lors des journées portes ouvertes dans son école. Comme à chaque rentrée des classes, l’équation est encore posée. Et c’est le proviseur du lycée Blaise Pascal (lycée français), Maurice Demailly, qui a été le premier à lancer un appel aux parents, au cours d’une visite du président du Conseil économique et social, Laurent Dona-Fologo, dans son établissement. «Le lycée Blaise Pascal est le plus beau lycée que j’ai jamais vu. Tout y est pour que l’enfant réussisse, mais l’enfant ne peut réussir sans l’aide des parents». Au cours d’une interview, le ministre de l’Education nationale, Gilbert Bleu-Lainé, a abordé la même question qui lui semble déterminante, dans l’orientation des élèves. «Certains enfants choisissent les établissements, en tenant compte du choix de leurs camarades. J’invite les parents à être vigilants et à suivre leurs enfants pour éviter ce genre de situation»


Les manuels pas encore disponibles
La rentrée scolaire 2009 dans le primaire aura lieu, sans les manuels scolaires. Parce que non encore disponibles. En effet, le concept de la Formation par compétences (Fpc), initié par le ministère de l’Education nationale, depuis trois ans et, qui doit se substituer progressivement à la pédagogie par objectifs (Ppo), est enseigné depuis l’année dernière aux Cours élémentaires (CE). Et devrait arriver, en principe, aux Cours moyens (CM) cette année scolaire 2008-2009. Ainsi, les manuels «Ecole et Développement», jusque-là utilisés à l’école primaire, doivent être remplacés par «Ecole et Nation». Malheureusement, à l’heure de la rentrée, ni les manuels du CE ni ceux du CM ne sont disponibles. Un tour dans les librairies nous a permis de nous rendre compte que ces manuels, «Ecole et Nation» pour le CE, ne figurent pas dans les rayons. Seulement, la liste de ces manuels est placardée sur le mur, sûrement pour informer les parents d’élèves du changement de livres à compter de cette rentrée aux cours élémentaire (CE). Des vendeuses dans une librairie nous ont révélé que la responsable a reçu cette liste du ministère de l’Education nationale. Joint par téléphone, un agent du Centre national de formation et de production de matériels didactiques, ayant requis l’anonymat, a affirmé que les Bons à tirer (Bat) ont été remis aux éditeurs pour la suite du travail, c’est-à-dire la production. Toutefois, certains éditeurs évoquent le problème de financement qui constitue le véritable obstacle. Mme Kakou Virginie épouse Famien, inspectrice de la Circonscription primaire de Cocody I, se réjouit de la formation des enseignants. Les documents pédagogiques au niveau du CM n’étant pas disponibles, la majorité des instituteurs a été formée jusqu’au CE à la ‘’Formation par compétences’’.


Le Synesci et le Saeppci d’accord, le Midd hésitant
Le Syndicat national des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (Synesci) et celui de l’enseignement primaire public de Côte d’Ivoire (Saeppci) sont prêts à reprendre le chemin de l’école sans condition. Le secrétaire général du Synesci, Soro Mamadou, a lancé un appel pressant à ses camarades à cet effet vendredi dernier. «J’invite tous les camarades à reprendre le service lundi matin», a-t-il dit, bien qu’il reconnaisse quelques difficultés inhérentes à leur corporation. Il a affirmé que ces difficultés seront débattues lors d’une assemblée générale le 4 octobre prochain. Rencontre au cours de laquelle, le syndicat fera le point sur les revendications de l’année 2007. Qui ont trait au profil de carrière, au paiement des indemnités des examens de l’année 2008, ainsi qu’aux salaires suspendus de leurs camarades. Toutefois, il a dénoncé l’attitude du ministère de l’Education nationale envers son syndicat. Car il ne l’a pas associé à la réunion de rentrée le 3 septembre dernier à Yamoussoukro. «Nous sommes partenaires et de surcroît acteurs du système éducatif. Par conséquent, nous devrions prendre part aux grandes orientations du ministère» a-t-il relevé. Il a souhaité que les indemnités de correction des copies des examens soient revues à la hausse et qu’une double correction soit instituée, pour une meilleure gestion des examens. Le secrétaire général du Saeppci affiche la même détermination quant à la reprise des cours. Toutefois, il attire l’attention des autorités sur «le matériel didactique qui n’est pas encore disponible, ainsi que la non affection de certains enseignants». Sérikpa Dagrou plaide également pour «la définition de la grille salariale et le paiement des indemnités de correction». Contrairement au Synesci et au Saeppci qui sont prêts à regagner les classes avec empressement, le Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (Midd) émet quelques réserves. De l’avis de Mesmin Komoé, secrétaire général du Midd, il aurait fallu tout clarifier avant de parler d’une quelconque rentrée. Car la participation de son syndicat pourrait être de courte durée. «Si les revendications des instituteurs n’ont pas été satisfaites avant la rentrée scolaire, le Midd entamera les premiers mouvements de grève, après seulement quelques jours de cours», prévient- il. Mesmin Komoé préfère engager le débrayage après la rentrée des classes pour que «les populations sentent le mouvement». Il poursuit: «Nous programmerons nos grèves au moment où tout est effectif. C’est-à-dire au moment où l’esprit de vacances se sera vraiment éloigné». Il lance un appel aux autorités afin qu’elles se penchent dès maintenant sur leurs différentes préoccupations. A savoir la question indiciaire liée au profil de carrière des instituteurs, le paiement effectif du rappel de Cap obtenu de 1988 à 1993, la revalorisation de toutes les indemnités existantes, y compris les arriérés, le paiement d’une prime de risques aux instituteurs.
Marcelline Gneproust Marie-Adèle Djidjé

Les enseignants volontaires menacent
La rentrée scolaire annoncée pour aujourd’hui, sur toute l’étendue du territoire, verra-t-elle la participation des enseignants volontaires? Rien n’est moins sûr. A Bouaké, les menaces fusent déjà. Les enseignants entendent boycotter la rentrée, si leur décret d’intégration à la Fonction publique n’est pas signé avant le 15 septembre. Ils ont pris cette décision au cours d’une assemblée générale qui s’est tenue le 6 septembre dernier au foyer municipal de Koko. Au dire de M. Ouattara Souleymane, le président du Mouvement des enseignants volontaires de Côte d’Ivoire (Mevci), il s’agit d’attirer l’attention des autorités compétentes sur leur sort. Mais si d’aventure ils n’obtiennent pas gain de cause, ils utiliseront d’autres moyens y compris la violence pour se faire entendre, a-t-il menacé. Ils exigent par ailleurs le paiement des primes à hauteur de 60.000 F CFA par personne et par mois sur une période de 10 mois avant le 15 septembre, conformément aux résolutions du séminaire des 4 et 5 janvier 2008 à Yamoussoukro. Ils souhaitent aussi la publication de la liste des enseignants retenus pour intégrer la Fonction publique et que les cas de rejet des dossiers de certains de leurs camarades soient justifiés avant toute communication en Conseil des ministres. Le discours est le même à Korhogo. Traoré Souleymane, coordonnateur régional de l’Enseignement à Korhogo et ses camarades exigent, tout comme ceux de Bouaké, la signature du décret qui les intégrera à la Fonction publique et donc fera d’eux des fonctionnaires de l’Etat. «C’est le Chef de l’Etat, lui-même qui, lors de son passage à Bouaké, en novembre 2007, a demandé que les enseignants volontaires qui en ont le niveau, soient recensés et intégrés à la Fonction publique. Nous avons pensé que ce serait chose faite avant la rentrée 2008-2009.» Pour Pongathié Abraham, directeur régional de la DREN de Korhogo, le boycott de la rentrée n’est pas la solution. Il propose plutôt la patience et la discipline aux enseignants volontaires.

jeudi 21 août 2008

HALTE A LA TRICHERIE


CHERS COLLÈGUES ARRÊTONS LA TRICHERIE, LES VENTES DE NOTES, DIPLÔMES, LE RACKET DES ÉLÈVES, ARRÊTONS DE SE FAIRE CORROMPRE PAR NOS ÉLÈVES A L'APPROCHE DES EXAMENS, ARRÊTONS D'AVOIR DE NOMBREUX CAS.

Sinon voila ce qui pourrait nous arriver: être arrêter par nos élèves devenus policiers après nous avoir corrompus pour obtenir leurs diplômes. Vous voyez c'est un peu bête tout de même.

REGARDER BIEN CETTE PHOTO C'EST COMME ÇA ON FINI

vendredi 1 août 2008

ANNIVERSAIRE

JOYEUX ANNIVERSAIRE A M.YAO JEAN GUILLAUME QUI VIENT D'AVOIR EN CE JOUR 01/08/2008 UN AN DE PLUS