jeudi 27 novembre 2008

GREVE MIDD: MESSAGE DE MESMIN COMOE

Après la sortie du ministre, Mesmin Comoé (MIDD) avertit : "Nous allons radicaliser la grève en cas de sanction"

Le lundi 24 novembre 2008, le ministre de l’Education Nationale Bleu Lainé Gilbert était sur le plateau de 20H où il a relevé l’illégalité de la grève des enseignants du primaire public. Une sortie qui ne laisse pas indifférents des syndicats du milieu. Le secrétaire général du Mouvement ivoirien des Instituteurs pour la Défense de leurs Droits M. Mesmin Comoé que nous avons rencontré hier au siège du Midd à l’immeuble Nanan Yamousso de Treichville soutient que cette prise de position de la tutelle illustre d’une mauvaise lecture de la grève déclenchée le lundi dernier. Pour lui, la grève est bel et bien régulière et a respecté toutes les étapes préalables à sa mise en œuvre. « Pour nous, le ministre Bleu Lainé a été très mal renseigné sur les questions relatives à notre grève. Toutes les étapes ont été franchies. Nous avons préalablement eu plusieurs entretiens avec le ministère de tutelle sur nos revendications. Ensuite, les négociations se sont étendues au ministère de la Fonction Publique. Hormis la correction de l’injustice faite aux instituteurs concernant la réécriture de l’article de l’article 5 du décret du 31 décembre 2007 qui y a été obtenue, la définition indiciaire à 1350 points est restée en l’état. Et le délai du 31 août 2008 fixé par un arrêté interministériel signé par 7 ministres n’a pas été respecté par les signataires eux-mêmes. On ne peut donc pas dire que nous n’avons pas épuisé les voies de la négociation avant la grève », a-t-il souligné. Puis d’expliquer que le décret portant grille salariale des personnels Education-Formation a permis la correction de l’injustice faite aux enseignants du secondaire relative à leur classification aux grades A 1 et A 2 qui empêchait leur mobilité professionnelle. Alors, que les instituteurs ordinaires, «victimes d’une mauvaise classification en B 3 là où ils devraient être reclassés en A», n’ont rien obtenu. Si bien qu’ils demeurent dans le grade B3. «Toute étude après le Bac sanctionnée par un diplôme équivaut à des années d’études supérieures. Ce diplôme est de l’enseignement supérieur. C’est pourquoi, il est normal que nous soyons reclassés dans le grade A. Cela ne nous a pas été accordé. Nous avons exigé en contrepartie la revalorisation de l’indice de B3 à 1350 points. Et cela est normal, car il n’y a pas de raison que les autres emplois connaissent des avancées et nous les instituteurs demeurons en reste», a-t-il précisé. Avant de s’inscrire en faux contre l’affirmation selon laquelle les instituteurs voudraient avoir des indices correspondant aux grades des professeurs de collège. A l’en croire, c’est l’association de 1200 points sollicités par le MIDD et la revalorisation indiciaire fixée à 150 points en faveur de tous les fonctionnaires de l’Etat en 2009 qui permettent d’atteindre les 1350 points d’indice que revendiquent les syndicats d’instituteurs. « Dans le raccrochage, entre nous et les professeurs en A1, il y avait 25 points de différence. Vu le fait qu’ils sont reclassés en A3, ils auront 1225 comme points d’indice. Nous avons demandé que les 25 points de différence soient respectés, ce qui nous amène à 1200 points. Quand on y ajoute les 150 points de la Fonction Publique, cela fait bien 1350. Et je le précise bien que cet indice ne correspond pas à celui des professeurs de collège », s’est-il défendu. Non sans mettre en garde contre toute sanction dans le cadre de cette grève qui, pour lui, est légale et régulière. « La grève est un droit constitutionnel. La nôtre a respecté toutes les étapes, toutes les procédures. Si jamais, l’on lève contre nous le bâton, nous allons radicaliser la grève. Nous allons durcir le mouvement car cette sanction s’apparenterait pour nous au mépris de nos revendications légitimes que nous exprimons de manière régulière et légale », a-t-il conclu.

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