mardi 25 novembre 2008

INTERVIEW DE BLEU LAINE

Fraternité Matin du 2008-11-25
Le ministre Bleu-Lainé: “C’est une grève illégale”

Je voudrais simplement rappeler que pour arriver à une négociation, toutes les voies de grèves doivent d'abord avoir été empruntées. C'est en cas d'échec qu'on va à la grève. Le premier point concerne les indices qui sont relatifs à la situation de nos instituteurs. Et cela découle du décret sur le profil de carrière après que nous avons pris l'arrêté ministériel. Il faut que les indices soient calculés au niveau de la Fonction publique afin que pour les nouveaux emplois créés, on puisse savoir quelle sera leur nouvelle rémunération.


A ce niveau, des discussions sont en cours entre le ministère de la Fonction publique et les différents syndicats concernés. Le syndicat des enseignants du secondaire a pu s'entendre avec la Fonction publique. S'agissant des enseignants du primaire, nous avons rencontré des difficultés imputables au fait que ceux-ci classés en B3 ont souhaité avoir un indice pour leur deuxième classe et premier échelon, de 1350, contrairement à ce que la Fonction publique leur avait proposé, 970. Ils passent de 755 à 970, selon la Fonction publique ; ce qui fait un avantage de 215 points… Ceux-ci passés de 755 à 1350, soit 595 points, devraient se situer directement au niveau de la deuxième classe des professeurs de lycée, des professeurs certifiés. L'instituteur est bachelier, et le professeur certifié est titulaire d'une licence. Il a passé un examen et a fait deux ans à l'Ecole normale supérieure (Ens). Celui-ci qui est donc un professeur certifié de lycée classé en A4 et a aujourd'hui une proposition concernant son échelon à la deuxième classe avec un indice de 1350. Nos amis instituteurs veulent commencer leur carrière a un niveau supérieur à celui des professeurs de lycées. Il est évident que la Fonction publique ne pouvait pas accepter une telle proposition. Mais puisque nous sommes en négociation, si cela n'est pas accepté par la Fonction publique, nous pensons qu'il est normal que nos enseignants reviennent à leur ministère de tutelle, exposent les difficultés et que nous puissions ensemble examiner les nouvelles propositions qui peuvent être faites. A ce propos, ils ne sont pas revenus nous voir. Ils sont immédiatement partis, en sortant du ministère de l'Education nationale, déposer un préavis de grève. Ils sont ensuite revenus nous voir et nous faire des propositions nouvelles qui, elles, tendent à demander un indice de 1070. Ce qui est déjà plus raisonnable que l'indice qu'il demandait. Nous ne sommes qu'à 100 points par rapport à l'indice de 970 que la Fonction publique leur avait proposé. Donc, nous leur avons demandé, de nous laisser le temps de nous rapprocher de la Fonction publique et de discuter avec nos collègues. Ce qu'ils ont accepté, mais ont maintenu la grève pour faire pression. Nous avons estimé qu'il n'était pas nécessaire dans le cas d'espèce qu'il y ait cette grève, puisque la négociation était toujours ouverte. Aucune porte n'étant fermée, nous considérons que cette grève est illégale. Toutes les voies n'ont pas été explorées dans la négociation. J'ai entendu dire par les syndicats que la grève est l'arme des syndicats. Mais, l'Etat aussi à ses armes. Nous ne faisons pas la guerre. Nous voulons rappeler à nos amis que quand nous faisons une négociation, il faut que nous allions jusqu'au bout de la négociation. On ne sort pas d'une négociation, où l'on fait des propositions incongrues, et déposer un préavis de grève. Je tiens à leur dire de retourner à l'école, parce que la grève actuelle n'a aucun sens. Un enseignant bachelier ne peut pas demander en début de carrière à avoir un salaire supérieur à celui d'un professeur certifié, qui est au deuxième échelon. Nous ne pouvons accepter cela. La preuve, eux-mêmes en sont tellement convaincus, qu'ils sont revenus à de meilleurs sentiments et ont demandé qu'on les replace à 1070.


Nous demandons qu'ils retournent en classe. C'est en travaillant que nous avons la faculté de faire les négociations nécessaires.


S'agissant du deuxième point, en 1988, devant les difficultés de l'Etat de Côte d'Ivoire, le gouvernement a décidé, par des instructions, que tous les fonctionnaires de cette période, admis à des concours et examens susceptibles de les emmener à des classements supérieurs ne percevraient pas leurs rappels. Quand cela a été débloqué en 1993, nous avons repris le paiement de ce rappel. Dernièrement quand il y a eu le pré-forum à Bassam, les instituteurs ont demandé que leur cas soit examiné, et le gouvernement a bien voulu examiner cette situation en vue de prendre des mesures. A ma prise de fonction, j'ai fait une communication. Mes collègues et moi en avons discuté.


A la suite de cela, il a été convenu que les difficultés actuelles ne permettaient pas de payer ces arriérés d'un seul coup. Parce qu'il est question de 6 milliards 100 millions….

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